Voyage à travers les Terroirs Vinicoles d’Espagne

Plongez dans le détail des particularités des terroirs espagnol dans un univers où chaque bouteille raconte l’histoire unique de son terroir et de ses artisans vignerons.

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Le Toro

La D.O Toro se situe à Castilla y León, entre les provinces de Zamora et Valladolid et irriguée par le fleuve Duero. À Toro, la culture de la vigne et la commercialisation des vins va de pair avec l’histoire de la région. Toro possède un patrimoine privilégié de vignobles pré-phylloxériques, étant donné qu’elle fût l’une de très rares régions à être épargnée par le phylloxéra au début du XX siècle en raison des caractéristiques de ses sols.

Géographie et sol
À Toro, il existe deux types de sols, les sols tertiaires, qui se composent de sable, et les sols quaternaires, qui se composent de sable et de gros galets. Dans la région, les sols sont donc sableux, très pauvres en matière organique et assez neutres, ce qui avait permis d’éviter le phylloxéra et qui par ailleurs ne favorise pas les grandes productions. Le vignoble se situe entre 620 et 840 m et les cépages les plus cultivées sont Tinta de Toro, qui est l’adaptation du Tempranillo à la région et la Malvasía Blanca.
Climat
Le climat de la région est extrême et continental, avec des influences atlantiques, mais considéré tout de même comme semi-aride. Ce climat très dur, combiné avec une faible pluviométrie, contraint les racines des plantes à aller très en profondeur pour rechercher l’eau. Cela contribue sans aucun doute à expliquer les caractéristiques et la structure des vins de Toro
Pratiques viticoles
La D.O. Toro a connu une transformation notable depuis les années 1990. Historiquement, les vins étaient puissants, très extraits, avec un fort taux d’alcool et une vinification rustique. Depuis l’arrivée de nouveaux domaines et œnologues, la vinification s’est modernisée : maîtrise des températures, extraction plus douce, sélection parcellaire selon les sols. Les sols jouent un rôle clé : les graves donnent des vins structurés, les argiles apportent de l’équilibre, et les sables offrent finesse et souplesse. Les vieilles vignes (souvent non greffées) sont particulièrement valorisées pour leur faible rendement et la concentration du fruit. Les traitements sont limités par le climat sec, avec une tendance croissante vers l’agriculture biologique. L’usage du bois a été réduit au profit d’élevages plus neutres (foudres, amphores), et de plus en plus de domaines adoptent des pratiques biodynamiques. Aujourd’hui, on produit sur la D.O Toro en majorité des vins plus équilibrés, expressifs de leur terroir, marquant un net virage vers la finesse et l’authenticité.

Le Txakoli

Le Txakoli est un vin spécial qui a toujours été lié au peuple basque et jusqu'à présent fondamentalement lié à la côte. Il a donc une grande tradition à Guipúzcoa, en Biscaye et dans la région d'Ayala d'Alava. Actuellement, le vignoble de txakoli est implanté dans les trois territoires historiques, bien qu'avec peu d'importance quantitative par rapport au vin de Rioja Alavesa. Environ 300 hectares correspondent à la Biscaye (répartis dans presque toute la province, bien que se distingue la région de Bakio et Encartaciones) avec une production d'environ 2 000 000 de bouteilles. la signification du « txakoli » tel que nous le connaissons aujourd'hui est « vin de ferme » ou « vin élaboré à la ferme » qui dérive du basque « etxakoa » (fait maison) et son évolution vers « etxakon » qui signifie voisin de la maison, pour arriver au mot « txakon », et enfin « txacolin » ou « chacolin ». Álava a une production d'env. de 500 000 bouteilles.les variétés Hondarribi Zuri et Hondarribi Zuri Zerratie, qui sont les principales variétés de la D.O.

Géographie et sol
Les sols argileux et graveleux reçoivent l'influence climatique de la mer Cantabrique, qui définit un climat assez similaire à celui de la DO voisine Bizkaiko Txakolina. La plus grande menace pour le raisin est le risque de gel printanier. Ses vins, tout comme son climat, sont frais et présentent un caractère herbacé et fruité. Ils ont une teneur en alcool légèrement supérieure à celle des deux autres dénominations de Txakoli et sont légèrement moins acides. Le cépage le plus répandu parmi les vins blancs équilibrés de la DO Arabako Txakolina est le Hondarrabi Zuri, dont les vignes couvrent 80 % du vignoble. Petit manseng, petit corbu et gross manseng participent à quelques découpes à titre de témoignages.
Climat
Le climat de la D.O. Txakoli est de type océanique humide, fortement influencé par la proximité de la mer Cantabrique. Il se caractérise par des températures modérées tout au long de l’année, avec des hivers doux et des étés frais, favorisant une maturation lente des raisins. Les précipitations sont abondantes, variant entre 1 000 et 1 600 mm par an, et sont bien réparties sur l’année. Cette forte pluviométrie, combinée à une humidité constante et à la présence fréquente de brouillards, notamment au printemps et à l’automne impose une vigilance accrue face aux maladies fongiques telles que le mildiou ou l’oïdium. L’ensoleillement modéré ralentit le processus de maturation, ce qui permet de préserver une acidité marquée et une grande fraîcheur dans les raisins.
Pratiques viticoles
Dans les appellations du Txakoli, la viticulture s’est longtemps adaptée aux conditions climatiques humides du Pays basque en utilisant des systèmes de conduite traditionnels comme la pergola, permettant une meilleure aération des grappes afin de limiter les maladies fongiques. Aujourd’hui, cette méthode tend à être remplacée par des palissages verticaux modernes, qui facilitent la mécanisation et le contrôle du feuillage, tout en maintenant une bonne exposition et ventilation des raisins. Le travail en vert est courant afin de contenir la vigueur de la vigne, favorisée par les fortes précipitations, et d'assurer une meilleure qualité sanitaire des grappes. La gestion des maladies comme le mildiou, l’oïdium ou la botrytis reste un enjeu majeur dans cette région, en raison de l’humidité constante et du brouillard fréquent. Cela rend les traitements phytosanitaires nécessaires, bien que de nombreux domaines cherchent aujourd’hui à réduire leur impact environnemental. Ainsi, une évolution notable est l’adoption croissante de pratiques plus durables : plusieurs vignerons passent à la viticulture biologique ou s’inspirent de la biodynamie, malgré les défis posés par le climat. L’entretien des sols se fait souvent avec un enherbement naturel ou un travail minimal pour éviter l’érosion, notamment sur les parcelles en pente. Les vendanges ont lieu tôt, dès début septembre, afin de préserver la fraîcheur naturelle des raisins et éviter les pluies d’automne. Elles sont majoritairement manuelles, surtout dans les zones escarpées, avec un tri rigoureux pour éliminer les grappes touchées par les maladies. L’ensemble de ces pratiques vise à produire des vins à l’identité marquée : légers, vifs, très acides, avec parfois une légère effervescence, typiques du style Txakoli.

La Ribera del Duero

La D.O Ribeira del Duero est relativement jeune, mais elle se situe dans une terre dont l’histoire du vin remonte à plus de 2500 ans, comme en témoigne le site archéologique préromain de Peñafiel datant du IV av. J-C dans lequel des résidus de vin ont été trouvés. Ce terroir privilégié pour la viticulture est situé sur le plateau nord, en Castilla y León. Le fleuve Duero est l’axe central de cette franche viticole de 115 km de long et de 35 km de large qui s’étend le long de Burgos, Ségovia, Soria et Valladolid.

Géographie et sol
Les vignobles se situent généralement entre 720 et 850 m. dans les vallées, mais ils peuvent atteindre 1000 m sur quelques collines reculées. Les sols de la D.O sont recouverts de sédiments qui constituent les couches de sables limoneux ou argileux. Normalement, les parcelles les plus proches du Duero ont un pourcentage de sable plus élevé, tandis que celles qui sont plus éloignées ont plus de cascajo ou gravier. Ici, le cépage Tinto Fino, qui est l’adaptation du cépage Tempranillo à la région, est le cépage roi de la D.O, bien que l’on puisse trouver aussi mais dans une moindre mesure du Cabernet Sauvignon, du Malbec et du Merlot. Il y a également le cépage blanc Albillo, bien que les vins blancs de la Ribera soient pour le moment encore rares.
Climat
Le climat est méditerranéen avec un caractère continental, caractérisé par des hivers très froids et des étés très chauds, avec également une grande amplitude thermique entre le jour et la nuit. Disposant de plus de 100 km de long, la climatologie de l’extrême ouest de la DO présente des différences significatives par rapport à celle de l’extrême est. Le gel tardif et la grêle sont deux facteurs qui conditionnent également de manière significative la Ribera del Duero
Pratiques viticoles
Dans la D.O. Ribera del Duero, la viticulture repose sur un équilibre entre tradition et modernité. Les vieilles vignes, souvent conduites en gobelet, elles constituent une part importante du vignoble. Certaines d'entre elles sont centenaires et non greffées, particulièrement résistantes au phylloxéra grâce à des sols sableux. À côté de ces parcelles historiques, les nouvelles plantations adoptent généralement un palissage moderne, facilitant la mécanisation et le contrôle de la vigne. Les rendements sont volontairement faibles, autour de 30 hl/ha voire moins, ce qui permet une belle concentration des raisins. La majorité des exploitations pratiquent une viticulture raisonnée, et un nombre croissant s’oriente vers l’agriculture biologique ou biodynamique, même si cela reste en développement. Le travail du sol est souvent réalisé par labour mécanique, limitant ainsi l’usage d’herbicides. Des pratiques comme l’ébourgeonnage, l’effeuillage ou la vendange en vert sont couramment mises en œuvre pour améliorer la qualité des raisins et réguler la charge de la vigne. La récolte se fait généralement manuellement entre fin septembre et début octobre, surtout pour les cuvées haut de gamme.

La Rueda

La D.O Rueda se situe à Castilla y León, au nord-ouest de Madrid, dans la dépression centrale du fleuve Duero, répartie entre Valladolid, Ségovia et Ávila. La Rueda est mondialement connue pour ses vins blancs, où le cépage Verdejo est roi. Ce dernier, témoigne de la longue tradition viticole de la région, car il est supposé qu’il aurait été introduit par les mozarabes au XI siècle.

Géographie et sol
Le relief est doux, avec des terrasses alluviales sur les rives du fleuve. Le terrain est caillouteux en surface, mais facile à labourer. Pour l’élaboration du vin blanc fruité typique de Rueda, le cépage autochtone utilisé est le Verdejo, qui est par ailleurs le cépage qui occupe la plus grande surface de l’appellation. Il est parfaitement adapté au climat continental et aux sols caillouteux.
Climat
Le territoire qui compose Rueda DO est marqué par un climat continental. Les hivers sont rigoureux et interminables et les étés chauds et secs.
Pratiques viticoles
La Rueda est une région fortement marquée par l'industrialisation avec de nombreuses grosses caves coopératives. On y trouve des étendues de vignes à perte de vue souvent vendangées mécaniquement. Cependant depuis ces dernières années de petits vignerons avec des projets à taille humaine redonne au Verdejo (cépage roi de la région) ses lettres de noblesse avec la volonté de travailler de manière propre et durable. On trouve donc sur cette région de grandes disparités de prix et de qualité.

Le Priorat

Le nom Priorat est lié au vin depuis l'Antiquité. Le sol, le climat, la configuration du territoire et le travail acharné des hommes et des femmes qui ont élaboré du vin selon des méthodes traditionnelles ont donné naissance à un produit unique et exclusif : le vin du Priorat. A 1h30 de route au sud de Barcelone, en poussant légèrement dans l’intérieur des terres, on découvre les vignobles du Priorat qui se déploient sur seulement 1850 hectares, entre 100 et 750 mètres d’altitude. L’origine de la viticulture sur ses collines très escarpées, parfois de terrasses lorsque la pente dépasse les 45 degrés, remonte au 12ème siècle lorsque des moines fondent la Chartreuse de Scala Dei. La DOQ Priorat est formée de 12 zones viticoles, 12 différents villages, zonées par variables géographiques, environnementales, climatiques, sociales, historiques et économiques. C’est également l’un des 3 vignobles espagnols bénéficiant de la « Dénomination d’origine Protégée » D.O.P Le grenache et le carignan sont les maitres des lieux même si d’autres cépages sont autorisés.

Géographie et sol
Le Priorat est une forme d’unité paysagère compacte et bien définie, formée par le grand amphithéâtre montagneux qui s'étend au pied de la sierra de Montsant, par le lit d'ardoise de ses coteaux. La spécificité des terroirs de chaque village jouent avec les rendements très faibles provoqués par les sols arides composés d’ardoises – la fameuse Llicorella – , de quartz et par endroit de schistes. A noter qu’une grande partie du territoire du D.O Priorat bénéficie d'une protection du paysage : Réseau Natura 2000
Climat
Comme le Montsant le Priorat est associé au climat tempéré méditerranéen mais sur des altitudes plus hautes conférant plus de fraicheur. La région, dont le centre se trouve sur Gratallops, se trouve entre 300 et 700 mètres d’altitude, avec une pluviométrie annuelle d’environ 300 litres
Pratiques viticoles
Dans cette région, peu de mécanisation possible. Tout le travail est de manière plutôt générale effectué à la main. Les sols d'ardoise, de calcaires sédimentaires et de sables (licorella) confèrent aux vins une minéralité unique et une concentration aromatique élevée mais également de belles finesses. Les faibles productions par hectare et les pratiques culturales rigoureuses garantissent l'obtention de raisins de la plus haute qualité.